plus je regarde le ciel, plus des mots me viennent.
tiens ? encore un singulier pour simplifier une nature plurielle. N'y a-t-il vraiment qu'un ciel lorsqu'il n'y a de constant que la toile blanche sur laquelle se peint sa poésie ?
une étendue blanche qui se pare chaque jour différemment, et c'est cette parure que l'on voit, nous autres. mais c'est bien une multitude qui fait le charme, car elle a toujours du sens.
une essence, une sincérité, une profondeur.
un corps plein d'humeurs.
un être en mouvements qui sourit à la mer.
qui est le ciel ? celui que l'on voit rougir ? ou l'artiste qui offre ces assemblages de couleurs ?
étendue aux mille couleurs... larmoyante, guillerette, pensive, fissurée... on l'admire pour sa beauté, rarement pour ce qu'elle peut vouloir dire, représenter ou exprimer.
une beauté sans fond, on est beaucoup à aimer cela.
"le ciel est magnifique"
voilà tout.
voilà tout ?
mais si ce ciel est si pluriel, s'il peut tant changer, il peut aussi rester tel quel. il pourrait.
alors pourquoi tant varier ?
pourquoi ces expressions ?
pourquoi ce langage ?
pour le plaisir de notre contemplation ?
pour exprimer une vie ?
pourquoi, ça on ne le sait pas. mais il est là.
qui a le choix d'être rempli de trésors n'est pas vide sans raisons.
le ciel sans nuages, d'un bleu infiniment vide, est d'une profonde tristesse, générateur d'angoisse et de solitude. cela dure une journée, parfois plus, et il ne peut que le supporter, tentant d'adoucir le calvaire d'un nuage, parfois.
peut-être n'est-ce que lorsqu'il a cessé de renier ce vide cruel et qu'il l'accepte et le reconnaît, qu'il peut en sortir, que le lendemain les jolis nuages blancs reviennent, qu'il se comble et s'embellit ?
ils reviennent toujours, ces lapins blancs,
jamais éternellement, mais perpétuellement.
à l'inverse, le ciel est parfois d'un opacité terrible. fermé à nous, aucune lumière, ni aucune légèreté : rien qu'un mur gris et froid, tantôt maussade tantôt colérique. comme envahi d'idées noires et insistantes... l'artiste a la tête prise.
il ne peint plus les idées qui lui plaisent et le stimulent
mais le mal qui l'habite et le dévore, dans l'espoir de le faire sortir pour qu'il cesse de s'imposer à son art. tyrannie.
c'est l'art par défaut.
mais comme le vide, le trop plein nuisible n'est pas une fin en soi.
fissures.
le mur gris se fissure, une lumière transcende la frontière du mal-être : cette lumière c'est l'essence du Ciel, l'essence de l'Être. Pas le soleil, pas le ciel bleu derrière... juste une lumière assez forte pour traverser un mur d'impossibles.
ces fissures sont des portes.
elles ressemblent aux ondulation laissées dans le sable par la mer, ou à celles que forment les vagues à sa surface. ces fissures, ces ondulations, ces vergetures, ressemblent à la mer.
elles marquent le mouvement, elles symbolisent la force de l'esprit dans une donnée physique. c'est par elle que s'échappe ou s'affirme la force de vivre.
les vergetures sont les clefs pour permettre au ciel et à la mer de s'exprimer, de communiquer...
les ondulation des vagues
sont peut-être
l'équivalent de nos nuages fissurés
seuls faisant passer la lumière
pour la faune et la flore maritime ?
et si nous étions sous un immense océan ?
points communs.
vergetures, portes de l'esprit... que vise-t-il, celui là ? que veut-il atteindre ?
plus l'esprit est fort, plus elles se dessinent sur l'être transitoire.
laissons-le sortir, laissons-le atteindre, laissons-le créer, sur son chemin et à l'arrivée.
l'esprit, le ciel nous crie "libérez l'esprit ! pour éviter le vide ou l'overthinking"
vivre pleinement, avec force et beauté.
comment ?
"en acceptant le vide, l'overthinking, et les fissures qu'ils créent... en faisant Un malgré une multitude de maux et de visages."
"le ciel est magnifique"
pourquoi ? car il s'exprime, il change, il vit, il se cherche, s'écoute et s'interroge. le ciel est beau, magnifique, hypnotisant, sublime car il semble parler, car il semble faire écho à notre propre esprit torturé, car cet esprit élevé c'est l'idéal du nôtre, terrassé.
le ciel est magnifique, magnifiquement riche et imprévisible.
il détient la beauté, car il ose et il sait être lui-même.
Signé : une abeille lunaire.
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