Les villes les plus modernes, les plus « développées » et axées sur l'idée de « progrès » sont celles où les écrans géants brillent sur tous les bâtiments, celles où l'on commande ses sushis sur un écran, ils arrivent face à nous sur un tapis roulant, celles où des hologrammes de requins immenses nous croquent virtuellement... celles où aucun habitant n'a la tête relevée vers le ciel mais, au contraire, les yeux rivés vers cet allongement du bras, prothèse appelée téléphone portable. La ville futuriste par excellence, comme l'avait quasiment prédit Robert Zemeckis dans son deuxième volet de Retour vers le futur, Asimov, voire même George Orwell ; comme l'anticipe (ou l'observe) Black Mirror. Modernité, désormais, signifie technologie, écrans, I.A ; cela signifie rapidité, voire instantanéité, et optimisation. Seulement voilà, l'optimisation est-elle la solution ? Et surtout, est-elle effective ? Autrement dit, gagnons-nous réellement du temps ? La technologie nous facilite-t-elle vraiment la vie ? A quoi ressemble notre monde plein d'écrans, concrètement ? C'est ce que j'ai envie d'observer ici.
Tout d'abord, on ne peut pas nier l'aspect moderne et progressiste de la technologie. C'est un progrès, c'est un gain, d'avoir aujourd'hui un téléphone portable. C'est scientifiquement intéressant, en pratique, utile et la clef pour une vie facile. Je ne sais pas ? Google est là. Où suis-je ? GPS accessible. J'ai faim ? Uber Eat. Le mot d'ordre c'est la facilité. Et, effectivement, on gagne du temps. Là était l'objectif : aller plus vite, faire plus de choses. La nourriture vient à nous, les ordre de notre boss arrivent par mails, même les bibliothèques rentrent dans notre poche (poche de pantalons masculins......). Tout est à portée de main. Est-ce un exemple positif ou sarcastique, je vous laisserai en décider, mais cela peut rappeler le dessin animé Pixar Wall-e. Dans le vaisseau spatial où les humains vivent depuis plusieurs générations, tout est moderne et technologique. De ce fait, ils n'ont tout simplement plus besoin de bouger... Au péril du corps sans doute. Cependant, c'est bien là l'idée communément admise de ce qu'est le progrès. On ne cherche plus une heure dans une bibliothèque pour trouver une référence, ni dans un dictionnaire-papier pour la définition d'un mot compliqué ; on ne se perd plus dans la campagne, arrêtés sur le bord de la route avec un carte trop grande et déchirée ; on ne cherche plus quelqu'un dans l'annuaire ; on ne démarche plus les agents artistiques de la même façon... Tout est là.
La technologie - et donc la plupart du temps les écrans - est une véritable ouverture, au monde et aux autres. Un photographe peut parfaitement débuter avec un téléphone portable de bonne qualité : cet outil lui servira non seulement à prendre ses photos mais également à les retoucher, à les partager sur Instagram, à les vendre, à prendre des rendez-vous pour des shootings... Gain de temps et d'argent, un seul outil.
Avoir un téléphone portable, ordinateur et un ou plusieurs réseaux sociaux permet de rentrer en contact aisément avec une communauté artistique, politique, sexuelle, culinaire, etc. Sans être photographe soi-même, tu peux pourtant avoir le même accès à un contenu artistique et élargir tes connaissances. L'écran est un portail vers le monde, le monde des autres. L'écran est un portail vers l'autre. De ce fait, le rapport à l'intimité et à la sociabilité change radicalement. Tout est à redéfinir. Dans la même idée, l'idée d'ouverture, de curiosité, de découvertes, de connaissances, les écrans permettent un divertissement en permanence : qu'il soit culturel (suivre des artistes, des musées, des scientifiques) ou axé sur les jeux, le passe-temps, les possibilités sont infinies.
Les écrans sont donc autant des outils qui nous font gagner du temps que des passes-temps.
Mais finalement, est-ce réellement un gain ? Un gain de temps ou de diversité culturelle ? Le temps que l'on passe sur les écrans, que représente-t-il ? Est-il « utile », doit-il l'être ?
Les écrans, tous, quels qu'ils soient, attirent le regard. Ça bouge, ça brille, les yeux s'y dirigent. Aussi, plus jeunes nous y sommes confrontés, plus vite nous y sommes addicts. Un adulte qui passe, dans la rue, devant une publicité lumineuse va regarder quelques secondes, peut-être s'y arrêter, et repartir ensuite l'air de rien. Qu'il ait ou non l'habitude d'être sur les écrans, il peut prendre du recul, plus ou moins s'y intéresser et s'en détacher. Mais si un enfant court dans la maison et, soudain, passe devant une télé allumée, il va s'y arrêter et y rester. Ce sera immédiatement hypnotisant, fascinant, magique... donc : un endroit où revenir.
Seulement, est-ce inoffensif pour l'enfant d'être trop tôt sur les écrans ? Clairement non. Être sur les écrans depuis la petite enfance a plusieurs conséquences sur la santé : des comportements « autistiques », des troubles de l'attention, des difficultés de communication « irl » (moins de vocabulaire, difficultés à lire), des dégâts cérébraux (stress, humeurs, hyperactivité, moins de substance blanche qui relie les neurones, amincissement du cortex...), des addictions sévères, des troubles du comportements alimentaires, des modifications indirectes de son corps (chirurgie, botox), des troubles du sommeil, une confusion du réel et du virtuel (ce qu'on choisit de montrer et la vérité derrière l'écran)... liste non exhaustive.
On le sait aujourd'hui : exposer trop tôt les enfants aux écrans (entre 0 et 5 ans environ), a de nombreuses conséquences sur leurs santé, sur le développement de leur cerveau, de leur rapport au monde et aux autres. Mais nous avons beau le savoir, encore une fois, les écrans sont bien « trop » une solution de facilité... solution « trop » utilisée par des parents débordés, ignorants, démunis, épuisés... Mais que veut dire cette image familiale, le parent poussant la poussette, téléphone en main, l'enfant de deux ans, téléphone en main également ? Que sommes-nous en train de construire ? Quels êtres, surtout, en tant que parents, sommes-nous en train de construire ?
A l'adolescence, être trop sur le téléphone, l'ordinateur, la télévision ou les jeux vidéos, entraîne un isolement, des valeurs parfois superficielles et faussées (réseaux sociaux)... autrement dit, une détérioration de la sociabilité ou un excès de cette dernière : ne plus savoir interagir normalement, sans téléphones ; ne plus se divertir autrement (seul ou avec les autres), ou au contraire ne plus porter son attention que sur la vie des autres et non sur son soi propre. Seulement, l'on pourrait également se dire ceci : l'adolescence est pour tous cette isolement (des parents surtout) et cette construction de soi selon les autres. Les écrans peuvent donc être une bulle réconfortante, sa chambre à soi, hors du monde physique parfois trop lourd à porter et trop stressant. Trente ans plus tôt, c'étaient les livres qui avaient mauvaise réputation selon les parents... Chacun passe par là.
Cependant l'usage des écrans n'est pas une simple phase : c'est une habitude qui s'ancre de manière quasiment indélébile. Et la simple bulle réconfortante peut rapidement devenir le monde entier de certain.
De plus en plus, cette « phase » d'isolement et de fixette sur la vie d'autrui commence tôt (à l'âge où l'on a son premier téléphone) et continue sans âge limite. Loin d'être une simple phase, c'est désormais un mode de vie. Nous vivons dans un monde social, où les interactions sont non seulement inévitables mais surtout importantes pour notre construction personnelle, donc cette vie cachée derrière son écran a de lourdes répercussions. Cela devient, effectivement, une addiction chronophage plus qu'une utilisation utilitaire et culturelle.
En effet, ce qui était censé nous faire gagner du temps est principalement devenu un passe-temps... ou plutôt une prise de temps. Certes, selon la définition, un « passe-temps » est ce qui fait agréablement passer le temps. Mais peut-on encore parler d'un simple passe-temps si cette activité prend tout notre temps ? Il ne me semble pas. Les collégiens sont comme malades, comme des drogués en manque, s'il leur manque leur téléphone durant cinq minutes. Des vacances déconnectées ou le manque de réseau sont un véritable calvaire pour la majorité d'entre eux. De la même façon, la majorité des personnes sur les réseaux sociaux, les jeux vidéos ou devant la télé ne s'y mettent pas pour apprendre et enrichir leurs connaissances... Il s'agit, simplement et purement, de divertissement. Mode off. Pause. Scroller, jouer (je généralise) ou regarder ne demande pas une activité intense du cerveau. Il est stimulé par le mouvement et la luminosité, mais rien n'est vraiment créé en nous (au contraire). Comme toute addiction, c'est une destruction.
Non seulement cela peut nous détruire, mais cet « outil » se sert de nous. Ou devrais-je dire, il est plus l'outil des autres que le nôtre. Car si l'on vit dans une société de consommation, les écrans sont le biais principal de nos consommations personnelles. Via les pubs ou les réseaux sociaux (influenceurs-euses), nous sommes constamment influencés de manière plus ou moins subtiles et inconscientes pour nous pousser à l'achat. Et qui dit achat dit production, et qui dit production dit, malheureusement encore, pollution. On pourrait donc dire qu'en plus d'être une pollution pour le cerveau et une pollution en soi, les écrans incitent à polluer : Polluer, en consommant ; pollution du cerveau, j'ai énuméré ci-dessus les différents risques ; pollution en soi, car ce qui nous semble être virtuel et irréel est stocké en masse dans des data centers qui représentent, à l'échelle mondiale, 2% des gaz à effet de serre. Sans oublier qu'il faut égaler produire les appareils électroniques. Ces derniers demandent ensuite à être chargés fréquemment, ce qui consomme encore beaucoup d'énergie. Et après on parle d'écologie ? Nous en sommes encore bien loin.
Pour continuer sur notre lancée, parlons d'intimité.
Comment définir l'intimité aujourd'hui ? J'aurais tendance à dire que chacun a sa propre définition. Mais chacun doitimpérativement avoir sa propre définition. Si je parlais plus tôt d'une nécessaire sociabilisation, il ne faut pas omettre pour autant la nécessaire introspection, ou une solitude paisible et cruciale de temps à autres. Chacun est plus ou moins social et plus ou moins solitaire, mais pour s'équilibrer il faut des deux. Le temps de partager et le temps de penser. Or, prenons-nous encore le temps de penser ? Prenons-nous encore le temps de nous ennuyer ? Les écrans empêchent cela. Ce sont des stimulations et des divertissements qui ne nécessitent pas de réelles pensées. Nous sommes attentifs (et encore) mais pas actifs. Cependant il faut admettre que l'attention est différente selon les écrans ! Je parle beaucoup de réseaux sociaux... mais ce n'est pas la même chose de « scroller » des photos qui n'ont rien à voir avec nous sur Instagram et de regarder un film de Nolan. Ce n'est pas la même chose de regarder des vidéos sans contenus sur youtube ou tik tok et de lire sur wattpad. Il y a du bon et de l'inutile sur toutes les plateformes. Seulement, certaines personnes demeurent constamment dans le contenu et le divertissement inutile, vain. Ils ne sont plus tant acteurs de leur vie que spectateurs de la vie des autres. Leur vie leur échappe.
Mais je m'égare.
Sur les réseaux sociaux, l'intimité au sens traditionnelle a été saccagée. Ce n'est ni bien ni mauvais en soi. Les choses évoluent avec l'époque. Aujourd'hui il n'est pas étrange, illégal ou déplacé de poster des photos de ses repas, de notre corps en maillot de bain, de nos relations de couple ou de nos looks. Avant, cela n'aurait eu aucun sens. De la même façon, il n'y a normalement pas de soucis à voir une jeune fille en mini-jupe, des cheveux teints en rose ou des maquillages impressionnants, ce qui n'était pas concevable avant. C'est même un point que je considère comme étant très positif : révolutionner les limites de l'intime, du privé, du convenable, etc. Questionner les évidences et les limites couramment admises est une bonne chose.
Cependant, ne pas avoir de frontière claire entre le privé et le public peut être un problème. Lorsque nous sommes en public nous ne sommes pas la même personne qu'en privé. Si nous passons constamment notre temps à nous montrer, qui sommes-nous ? Est-ce nous ? Ces temps où l'on pourrait être seuls avec nous-mêmes, nous voilà en direct face à des dizaines et des centaines de personnes. Ce que l'on montre, est-ce nous ? N'est-ce qu'un masque et rien qu'un masque ? Mais alors, finit-il par nous coller à la peau ? Voilà pourquoi les réseaux sociaux, trop jeunes, sont dangereux. Comment savoir qui nous sommes si nous faisons semblant en permanence ? Se construire en opposition aux autres est important. Mais comme ce n'est plus « juste » une phase, la construction par contraste se transforme en absorption irréfléchie. « Faire comme tout le monde », « être dans la norme », « être à la mode », « être tendance »... où s'arrête le commun, lui qui doit s'arrêter quelque part ? Nous sommes pris dans un ouragan de comparaisons nocives qui nous éloignent de nous-même.
La porte ouverte sur une intimité peu protégée est également la porte ouverte à un harcèlement violent. Non seulement le harcèlement s'est intensifié et a été facilité par la technologie (cyber harcèlement) mais en plus il n'est pas impossible que l'on donne, sans s'en rendre compte, des armes aux harceleurs en s'exposant sans réfléchir sur internet. Attention : être harcelé n'est jamais de notre faute. Personne ne mérité ce châtiment. Cependant, si vivre est en effet prendre des risques, comme le dit Nietszche, ce n'est pas prendre des risques inutiles et stupides. Il y a prendre des risques, vivre, et être insouciant, ne pas prendre la mesure du risque. Il y a être sur Instagram, et il y a tout mettre de soi sur Instagram. Question de mesure. Le soucis étant que l'on peut tout mettre de soi sur Instagram, sans se rendre compte du danger, car l'on a été trop tôt sur ce réseau et peu encadrés.
L'éducation aux nouvelles technologies est primordiale. Par là je ne veux pas dire une annonce dissuasive d'une demie heure en sixième, « LES ECRANS TUENT », non, mais une véritable éducation : comment ça marche, les avantages, les inconvénients, les dangers, les possibilités, les numéros d'urgence, les métiers que cela permet...
Ce qui nous amène à ce thème qui m'est cher : l'équilibre.
Les écrans et tout ce qu'ils supposent sont une définition particulière du progrès, oui. Mais leur dimension moderne et progressiste s'efface dès lors qu'ils zombifient leurs utilisateurs, les mettent en danger par manque de préventions ou mentent sur leurs effets néfastes. Il faut dire que nous sommes la première génération à être autant confrontés aux écrans. Que ce soient ceux qui critiquent ce monde de l'informatique ou bien ceux qui s'y noient jusqu'à l'illusion, tous oublient les dimensions pédagogique, culturelle, professionnelle, sociale, politique, les portes que cela ouvre et les apprentissages que l'on peut en tirer.
On oublie que les réseaux sociaux permettent de rencontrer des personnes qui ont les mêmes centres d'intérêt, de montrer ses passions ou son travail, de rester informer, de se cultiver.
On oublie que les jeux vidéos sont des pépites en terme d'animation, de dessin, de scénario, de coopération ou de stratégie.
On oublie que youtube, netflix, disney+, spotify, deezer, permettent de découvrir des artistes et/ou de se faire connaître.
On oublie que les moteurs de recherche permettent de connaître le monde entier, si c'est bien utilisé, et pas seulement de visualiser de la pornographie.
On oublie énormément de choses. Pourquoi ? Parce qu'on est obnubilé par les apparences superficielles des réseaux sociaux, la violence des jeux vidéos, le temps passé sur les applications de visionnage ou d'écoute, les stupidités cherchées sur google. Comme souvent, on voit le négatif. Mais il ne faut ni l'oublier ni l'exagérer. Les écrans sont des outils, une ouverture, des possibilités infinies... C'est presque un nouveau monde. Un nouveau monde où il est nécessaire d'avoir de nouvelles règles. Des règles, ou plutôt une éducation, pour permettre à chaque utilisateur d'avoir un équilibre sain avec ces outils. Juste assez de travail, juste assez de divertissement. Le « trop » serait l'épuisement, les dégénérescence, l'anxiété, la dépression, etc.
Voilà, les écrans deviennent un fléau s'ils sont l'horizon et non la porte qui propose de nouveaux horizons. C'est un équilibre, comme tout équilibre, compliqué à atteindre. Car on ignore encore beaucoup les conséquences d'une utilisation excessive, car on ignore encore beaucoup l'importance de la santé mentale, mais surtout car ça arrange « la société » que l'on soit sur nos écrans. On se laisse hypnotiser par la lumière, on consomme ce qu'on n'a pas, jamais assez, et que les autres, tellement plus parfaits, ont. On se laisse avoir, on n'arrive plus à voir.
On a oublié, au milieu de ce tourbillon infernal, la valeur réelle du temps. On le fuit, on le tait, on veut qu'il passe. Vite, toujours plus vite. Si on veut aller à la gare, on se met la direction sur google map : impossible de se perdre, route la plus rapide. Et merde... eh oui ! Comme c'est beau et important de s'égarer dans une ville ou un petit bois. Se perdre, errer, flâner. Le faisons-nous encore ? Non. Pourtant c'est primordial pour sortir de nos chemins tout tracés, de nos évidences : se perdre pour mieux se retrouver, errer pour mieux observer. Mais nous n'avons plus le temps de se perdre. Pas le temps, vite, vite, toujours plus vite. On veut remplir le temps comme si nos existences étaient vides et angoissées. Pourtant, le temps ne se mesure pas avec une horloge ou une règle, il n'a pas plus de valeur parce qu'on l'a optimisé. Le temp ne se mesure pas, il se ressent. Comme le dimanche après-midi silencieux, on sieste et on joue aux jeux de société, ou la promenade solitaire dans la forêt. Essayez, je vous assure, essayez de soudain fermer l'ordinateur ou le téléphone, d'en silence regarder dehors... Essayez et vous verrez, vous sentirez le temps s'épaissir. Soudain vous comprendrez comment la lumière du soleil peut être mielleuse, le silence mélodieux, l'ennui radieux.
Equilibre.
Les écrans sont à la frontière de l'outil incroyable et du fléau mortel. Il est nécessaire d'étudier la question, chacun à son échelle, et d'être conscient des dangers et de leur vanité. Les écrans ne doivent pas s'imposer à nous, c'est à nous de choisir quand, comment, pourquoi et à quelle fréquence.
Pour élargir si la question vous intéresse :
-sur la pollution numérique et les GES en général :
https://greenly.earth/fr-fr/blog/actualites-ecologie/quelle-est-l-empreinte-carbone-d-un-data-center
-sur les écrans et l'enfance :
-sur le rapport au temps/vide :
Bergson, La pensée et le mouvant
-sur la santé mentale :
Mybetterself (insta et youtube) :
Superlumos (insta et youtube) :
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe
Alexandra Puppinck Bortoli, Le mal à l'âme, l'acédie de la mélancolie à la joie
-sur le harcèlement / les dangers du numérique / une société qui déraille :
Le Roi des Rats (youtube) :
George Orwell, 1984
-sur l'évolution du numérique
lire Yuval Noah Harari
Signé : une abeille lunaire.
Merci pour ces précisions et ces compléments !
Pour vous répondre, je suis à la fois pessimiste et réaliste : l'envie ne manque pas, mais il es extrêmement difficile de s'extraire de cette société capitaliste et numérique. De ce fait, je suis pour un usage raisonné et équilibré des écrans. Alors oui, j'assume cette radicalité, il y a un bon et un mauvais usage de ces écrans, peut être puis je préciser cela.
Je pense que chacun, en remettant en question, sérieusement, sa position, ses valeurs, son activité, peut parvenir à sentir si son usage est bon ou mauvais. Un bon usage des écrans est un usage en accord avec notre personne, un usage instructif, qui ne nous fait pas…
Je pense que vous avez bien cerné la dualité du sujet du numérique
Une position intellectuelle (et politique) que l'on peut adopter, et qui est proche de la mienne, vis à vis de cette assimilation de la modernité à l'utra-technologique se nomme anti-tech. Ce terme plutôt peu connu, mais qui est assez représentatif, est a manipuler avec précaution : de nombreux avis divergents peuvent s'y retrouver. Du fascisme vert (Alain de Benoist en France) à des libertaires "anti-wokes" (allant de Ted Kaczynski à Tomjo), j'y fais face à de nombreux ennemis. Mais j'y trouve de l'intérêt quand il s'agit des idées de décroissance, de lutte anti-nucléaire, de libération indigène, d'antispécisme... Chacun de ces sujets méritant des réflexions entières bien sûr,…